Content-Type: text/html; charset=UTF-8

Qui ne veut pas qu'un gentilhomme sache rien faire


"Tu sais que, de tout temps, je me suis plu à la peinture, et que, parfois, je manie le pinceau, contre la coutume de France, qui ne veut pas qu'un gentilhomme sache rien faire."
Le Sicilien, sc. IX

L'oisiveté des gentilhommes, à laquelle il est aussi fait allusion dans La Critique de L'Ecole des femmes ("les fainéants") est aussi objet de raillerie chez La Fontaine :

Chacun résolut de vivre en gentilhomme
Sans rien faire.
(La Fontaine, Les Membres et l'Estomac, 1668)

La peinture, pourtant, semble avoir été le fait des nobles, si l'on en croit L'Art de peinture traduit en français par Dufresnoy :

Dans la vérité, il y en a bien peu qui aient les qualités que notre auteur demande ; aussi y a-t-il bien peu d'habiles peintres. Il n'était autrefois permis qu'aux nobles d'exercer la peinture, parce qu'il est à présumer que toutes ces qualités ne se rencontrent pas ordinairement parmi des gens de basse naissance ; et l'on peut apparemment espérer que s'il n'y a point d'édit en France qui ôte la liberté de peindre à ceux à qui la naissance a refusé un sang noble, du moins que l'Académie royale n'admettra dorénavant que ceux à qui toutes les bonnes qualités et tous les talents nécessaires pour la peinture tiendront lieu de naissance.
(Dufresnoy, Sur l'Art de peinture, 1668, p. 151)




Sommaire | Index | Accès rédacteurs