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Lorsqu'un franc campagnard, avec sa longue rapière


"[Nous] déjeunions en hâte avec quelques oeufs frais,
Lorsqu'un franc campagnard avec sa longue rapière [...]
S'en est venu nous faire un mauvais compliment."
Les Fâcheux II, 6 (v. 498-502)

Le traité de Salnove le rappelle dès la préface : la chasse au cerf est un passe-temps réservé aux nobles :

De sorte que la chasse, qui fait mon sujet, a été de tout temps le divertissement des Rois, des Princes et des Gentilhommes, et a tenu le premier rang des plus nobles exercices ; Aussi n'est-il permis qu'aux Gentilshommes, par l'aveu des Souverains, qui pour mettre différence entre leurs plaisirs, se sont réservé seulement la Chasse du Cerf, pour leur abandonner toutes les autres ; honorant ainsi la Noblesse de la participation de leurs divertissements, pour témoigner l'estime qu'ils en font.

Cette déclaration liminaire est justifiée en raison de l'évolution récente des pratiques :

Mais à présent, un tel dérèglement s'y trouve, que toutes sortes de personnes chassent plutôt pour l'utilité, que pour l'action et le plaisir ; d'où j'appréhende que cette Chasse noble, ne devienne roturière, et que l'excellence de cet Art ne se perde ; puisque même les Meutes réglées sont conduites par de jeunes Veneurs, qui s'estiment habiles de savoir emboucher un Cor, quand ils sonnent le gros et le grêle, sans aucune différence ni règlement de tons, ne voulant pas apprendre les véritables et établis de tous temps, pour ne les pas observer, particulièrement ceux du Règne de ces deux florissants Monarques, HENRI LE GRAND, ET LOUIS LE JUSTE, qui donnent une parfaite créance aux chiens ; puisqu'on leur fait entendre par ces tons réglés, ce qu'ils doivent exécuter ; et selon l'ancienne maxime Française, qui n'empruntent rien des Etrangers, dont les termes ne sont pas entendus ; eux-mêmes ne les concevant pas, où se connaît leur ignorance. Ce qui m'a fait ressouvenir de mes premières instructions, pour faire renaître le bel ordre et redonner le jour aux beaux termes, dont usaient ces deux puissants Rois, pour servir aux plaisirs de leurs auguste Successeur, et à tous les Princes et Gentilshommes, qui après les travaux d'une longue guerre, pourront jouïr aussi longtemps des douceurs de la paix.




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