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Le courroux du point d'honneur


"ADRASTE.- Quoi! tous nos soins seront, donc, inutiles? et, toujours, ce fâcheux jaloux se moquera de nos desseins?
HALI.- Non, le courroux du point d'honneur me prend; il ne sera pas dit qu'on triomphe de mon adresse; ma qualité de fourbe s'indigne de tous ces obstacles; et je prétends faire éclater les talents que j'ai eus du Ciel."
Le Sicilien, sc. V

Le motif de l'honneur du fourbe apparaît également dans L'Etourdi et dans Le Cocu imaginaire ("mon honneur me dit").

La notion de "point d'honneur" est expliquée par Antoine Courtin dans la Suite de la civilité française ou traité du point d'honneur :

On peut exprimer aussi par ce mot de point l’endroit le plus sensible de plusieurs parties sensibles, et expliquer de même par le terme de point d’honneur le sentiment qu’un homme doit avoir pour la vertu ou l’honneur. […] Nous voyons, par exemple, que dans une douleur corporelle il y a toujours un endroit au milieu qui est comme un point où on sent le plus de mal : et nous sentons de même dans les choses qui frappent l’esprit, qu’il y a un certain point où est le plus sensible, et c’est selon notre matière le point d’honneur. Il m’attaque, dit-on, dans le point d’honneur, pour dire qu’il m’insulte dans ce que j’ai de plus délicat, et où je suis ou dois être le plus tendre.
(chapitre 6: "Du véritable point d’honneur", art. 2 : "ce que c’est que le point d’honneur").

La question du point d'honneur est soulevée dans Les Fâcheux (un point d'honneur) et dans Don Juan (souffrir cette lâcheté).




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