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Je n'en suis pas moins homme


"Ah, pour être dévot, je n'en suis pas moins homme"
Le Tartuffe, III, 3 (v. 966)

Un vers semblable était formulé à la sc. IV,1 du Sertorius (1662) de Pierre Corneille :

Ah, pour être romain je n'en suis pas moins homme.
(p.51)

Le même argument est utilisé

Je suis homme aussi sujet à l'amour comme les autres et d'autant plus que l'objet qui me domine est plus excellent.

Donc (dit l'abbé), me donnerez-vous votre amour avec contentement de votre personne, pour laquelle je brûle et me consomme entièrement ? La femme, oyant ceci toute étonnée, répondit : Hélas mon père, qu'est-ce que vous me demandez ? Je cuidais certainement que vous fussiez un vrai saint, est-il convenable aux hommes saints de requérir les femmes qui vont à eux pour conseil de semblables choses ? A qui l'abbé dit : Ma chère amie, ne vous en émerveillez, car la sainteté n'en devient pas moindre, parce qu'elle demeure en l'âme, et ce que je vous demande est péché du corps, mais quoi que ce soit, votre désirable beauté a tant eu de force, qu'amour m'a contraint ainsi le faire, et vous veuille bien dire que vous vous devez plus glorifier de votre beauté, qu'aucune autre femme, considérant qu'elle plaît aux saints hommes, qui ont accoutumé de voir celles du ciel, et outre ce encore que je sois abbé, je suis homme comme les autres, et comme vous voyez je ne suis encore vieil.
(trad. A. Le Maçon, 1551, p. 329-330)

Ne vous alarmez pas, s'il vous plaît, de m'ouïr parler de la sorte ; ce discours, je l'avoue est fort éloigné de l'habit que je porte et de la profession que j'ai embrassée; mais tout cela n'empêche pas que je sois homme et sujet par conséquent à toutes les humaines infirmités.
(p. 293-294) (voir aussi "je ne suis pas un ange", que le Ciel..." et "admirer en vous l'auteur de la nature")




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