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Cette lettre
- "Comment vous vous prendrez, à soutenir ceci ?
- Cette lettre, par vous, est écrite à Clitandre ?
- Vous avez, pour Acaste, écrit ce billet tendre ?
- Le Misanthrope, V, 4, v. 1684-1686
La situation dans laquelle une coquette est prise au piège à cause de ses lettres apparaît à diverses reprises dans la littérature contemporaine ("un fort beau caractère").
Elle est un objet de réflexion dans les milieux mondains :
- dans les Conseils d'Ariste à Célimène (Section XXVII : "Si une femme doit recevoir des lettres, et en écrire") (1)
- dans les questions d'amour du recueil de Charles Jaulnay (1671) ("Si l'on cesse d'être honnête homme de se déchaîner contre une infidèle, et de montrer ses lettres") (2).
(1)
- Section XXVII : Si une femme doit recevoir des lettres, et en écrire.
- […] je vous avertis, Célimène, qu’il vous sera toujours périlleux d’écrire aux hommes ; car quand vous ne le feriez que pour affaires, vous ne seriez pas en sûreté. On y mêle toujours ces entrées et ces fins agréables que l’on nomme des compliments, et vous n’en pouvez si bien choisir les termes qu’ils ne souffrent quelque interprétation malicieuse.
- Un homme vain ou mal satisfait ne manquera pas de les montrer ; il n’en fera peut-être confidence qu’à son ami, mais toujours il les montrera, et croyez-vous qu’il s’empêche de dire que vous n’aurez pas voulu vous expliquer plus clairement, parce qu’il vous entend assez bien ; et laissant le reste à la discrétion de celui qui l’écoute, il tirera de vos paroles les plus innocentes un mauvais sens et désavantageux à votre réputation. Ne manquez pas néanmoins aux occasions de la vie humaine qui demandent ces devoirs de la société, mais pesez toutes vos paroles ; écrivez peu de choses et sèchement ; et faites qu’outre le sujet qui vous servira d’excuse légitime, on ne puisse y remarquer qu’une civilité juste, régulière et prudente.
- (Conseils d'Ariste à Célimène, p. 197-198)
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(2)
- Si l'on cesse d'être honnête homme de se déchaîner contre une infidèle, et de montrer ses lettres.
- R. Si l'on se déchaîne jusqu'à parler, et à montrer les lettres d'une infidèle quelque temps après la rupture afin de triompher de la tendresse et satisfaire notre vanité, c'est agir en malhonnête homme ; mais si l'on a des emportements dans le propre temps de la rupture, comme ils sont encore tous mêlés d'amour ils sont pardonnables, c'est l'amant qui agit encore, qui n'a rien à démêler avec l'honnête homme.
- (Questions d'amour ou conversations galantes dédiées aux belles, p. 129)
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