Content-Type: text/html; charset=UTF-8

Vous vous emportez


"Ah! vous êtes dévot, et vous vous emportez?"
Le Tartuffe, II, 2 (v. 552)

Dans le De natura rerum, Lucrèce définissait la vraie piété par la sérénité de l'âme :

Nec pietas ullast velatum saepe videri
Vertier ad lapidem atque omnis accedere ad aras
Nec procumbere humi prostratum et pandere palmas
Ante deum delubra nec aras sanguine multo
Spargere quadrupedum nec votis nectere vota,
Sed mage pacata posse omnia mente tueri.
(Livre V, v. 1198-1203)

Ce n'est pas avoir de la piété que d'être vu souvent ayant la tête voilée, tournée du côté d'une pierre, et de s'approcher de tous les autels, ni de se prosterner par terre, et d'étendre ses mains devant les temples des Dieux, ni d'arroser les autels du sang de beaucoup d'animaux, ni de faire plusieurs vœux, mais bien plutôt de pouvoir considérer toutes choses d'une âme tranquille.
(trad. M. de Marolles, éd. de 1659, p. 246)

Une idée semblable était énoncée par La Mothe le Vayer, dans le dialogue "De la divinité" (Cinq dialogues à l'imitation des Anciens, s. d.) :

Toute la doctrine chrétienne ne va qu'à cette metropatheia, qui nous fait soumettre toutes nos affections et ployer toutes nos volontés sous celles du Tout-puissant, et à nous acquérir cette religieuse ataraxia, qui nous rend inflexibles et inébranlables aux choses de notre créance.
(éd; de 1716, p. 414)

(voir également où est donc la morale)




Sommaire | Index | Accès rédacteurs