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Vous serez mon Mécène


" [...] l'espérance certaine,
Qu'auprès de notre roi, vous serez mon Mécène."
Les Fâcheux, III, 2 (v. 663-664)

L'expression n'est pas encore passée dans le langage courant. Les burlesques l'ont mise à la mode et l'ont associée au motif du poète quémandeur :

Jamais sans intérêt ils [les poètes] ne vantent personne,
Pour être Méçoenas, il suffit qu'on leur donne.
Furetière,"Les Poètes", Poésies diverses (Paris, de Luyne, 1655, p. 26).

Peu de Richelieux aujourd'hui,
Sauf Séguier qui fait comme lui,
Font revivre défunt Mécène.
Paul Scarron, Epître chagrine (1652) (éd. M. Cauchie, Paris, Didier, 1947, t. II, p. 59).

Dans la Clélie, on lit un éloge du fameux Armand, nouveau Mécénas :

Mais prépare-toi après cela à voir un illustre protecteur de la poésie, qui sera un des plus grands hommes du monde ; le vois-tu pas qui tient l'Océan enchaîné, que la Victoire le suit, que la Gloire l'accompagne ? C'est le fameux Armand [...]. Il sera fidèle à son maître, redoutable à tous les ennemis de la patrie, amoureux de la gloire, vainqueur de tous ceux qu'il attaquera, ou qui l'attaqueront, et le grand protecteur de la vertu, et des Muses. Je ne te dirai rien de toutes ses victoires, ni de toutes ses vertus, car il faudrait trop de temps ; mais tu sauras seulement que ce héros des derniers siècles, au milieu de ses plus grandes occcupations, au milieu de sa gloire, et au milieu de la guerre, qui sera presque par tout l'univers, nous donnera un asile auprès de lui, et que mes compagnes et moi retrouverons Mécénas en lui, et presque le siècle d'Auguste dans la cour de France.
(Quatrième partie [1658], Livre 2, p. 860-862)




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