Content-Type: text/html; charset=UTF-8

Vous me devez la naissance


"L'impétuosité s'en devrait retenir,
Et vous pourriez vous souvenir
Que vous me devez la naissance."
Psyché, V, 5, v. 1878-1880.

Les reproches de Vénus sont imités de ceux que la déesse fait à son fils dans L'Ane d'or d'Apulée :

Velim ergo scias multo te meliorem filium alium genituram, immo ut contumeliam magis sentias aliquem de meis adoptaturam uernulis, eique donaturam istas pinnas et flammas et arcum et ipsas sagittas et omnem meam supellectilem, quam tibi non ad hos usus dederam: nec enim de patris tui bonis ad instructionem istam quicquam concessum est. Sed male prima a pueritia inductus es et acutas manus habes et maiores tuos irreuerenter pulsasti totiens et ipsam matrem tuam, me inquam ipsam, parricida denudas cotidie […]."
(V, 29-30)

Je veux bien que vous sachiez que j’engendrerai un autre fils plus galant et plus obéissant que vous ; et même pour vous faire d’autant plus sentir l’outrage que vous m’avez fait, j’adopterai quelqu’un de mes domestiques, et lui donnerai ces pennes, ces flammes, cet arc, ces flèches ; bref je lui donnerai tous les meubles que je vous avais donnés pour autre usage : car ne pensez point qu’aucun de ces instruments vous vienne de la succession de votre père. Mais vous avez été mal nourri dès votre première jeunesse. Vous avez toujours eu les mains crochues : vous avez souvent blessé vos aïeuls sans aucun respect : vous me volez même tous les jours : moi, dis-je, qui suis votre mère, parricide que vous êtes.
(traduction de Jean de Montlyard, 1648, p. 155)




Sommaire | Index | Accès rédacteurs