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Vos ris complaisants


" [...] et vos ris complaisants
Tirent de son esprit, tous ces traits médisants ;
Son humeur satirique est sans cesse nourrie
Par le coupable encens de votre flatterie;
Et son cœur, à railler, trouverait moins d'appas,
S'il avait observé qu'on ne l'applaudît pas."
Le Misanthrope, II, 4, v. 659-664

Une conversation, dans le troisième livre (1657) de la Clélie des Scudéry établissait déjà un lien entre complaisance et médisance :

- Mais une des plus dangereuses complaisances de toutes, ajouta Herminius, est celle qui applaudit à la médisance, parce qu'elle veut complaire au médisant, et qui, bien loin de défendre l'innocence, la laisse opprimer lâchement et injustement.
- Il est certain, dit Clélie, que cela arrive tous les jours ; car comme la personne dont on médit est absente, et que le médisant est présent, les complaisants de profession flattent ceux qu'ils voient, et abandonnent ceux qu'ils ne voient pas.
(Clélie, III, 2, p. 739-740).

Alceste, plus haut, haïssait les hommes d'être "aux méchants complaisants".




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