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Vices unis à l'humaine nature


"Oui, je vois ces défauts dont votre âme murmure,
Comme vices unis à l'humaine nature."
Le Misanthrope, I, 1, v. 173-174

Une idée semblable avait été émise dans le "petit traité" "Des haines secrètes" (Nouvelle suite des petits traités, 1647) de La Mothe le Vayer :

On serait dans de perpétuelles altérations d'âme, si l'on haïssait tous les vicieux, parce qu'il les faut nécessairement admettre dans nos plus fréquentes conversations, ou se voir réduit presque à la solitude d'un Timon.
(éd. de 1756, VI, 2, p. 311)

On la trouve également chez Saint-Evremond, dans les "Sentiments d'un honnête et habile courtisan sur cette vertu rigide et ce sale intérêt", rédigés en 1668 :

Je suis fâché, Monsieur, qu'une vertu trop sévère vous anime si fort contre le vice. Ayez plus d'indulgence pour les vicieux, ou du moins un peu plus de délicatesse dans la manière de vos corrections.
[...] Ainsi Monsieur, ne regardons pas tant le monde comme il doit être qu'on ne le puisse souffrir comme il est. [...] [E]nnemis du vice dans nos propres consciences, n'ayons pas horreur des vicieux, pour ne pas rendre les hommes nos ennemis.
(Oeuvres, 1706, p. 368-371)(1)


(1) Source : G. Ascoli, "Le Misanthrope et la sagesse libertine", Revue Universitaire 34 (1925), p. 232.




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