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Une vertu sympathique


"'Il y a dans le vin et le pain, mêlés ensemble, une vertu sympathique, qui fait parler."
Le Médecin malgré lui, II, 4

L'usage du terme "sympathique", caractéristique du langage abscons de la médecine, est condamné dans le Nouveau Cours de médecine (1669) de Rouvière (1).

La condamnation du lexique des "propriétés" se retrouve dans les traités philosophiques contemporains :

Il réapparaîtra dans Les Amants magnifiques ("ces belles raisons de sympathie") et dans Le Malade imaginaire ("l'étroite sympathie").


(1)

Je vois néanmoins en la plus grande partie de ce qu'il y a de médecins un innombrable nombre d'autres qualités : occultes et manifestes, élémentaires et célestes, antipathiques, sympathiques et magnétiques, génériques et spécifiques, sanguifiques et bêtifiques - car enfin je ne dois pas oublier la principale qualité de celles qu'on peut croire convenir à ces écrivains. Aussi ne témoignent-ils pas avoir beaucoup de sens de se servir de mots qui n'en ont point ; ou du moins qui ne font rien voir clairement que l'ignorance de ces barbares, qui les ont inventés autrefois et qui les approuvent aujourd'hui.
(éd. de 1683, p. 16)

(2)

En effet, quelle différence peut-il y avoir entre la réponse que peut faire un paysan et celle d'un philosophe, si leur ayant demandé à tous deux, d'où vient, par exemple, que l'aimant attire le fer, l'un dit qu'il n'en sait pas la cause et l'autre dit que cela se fait par une vertu et qualité occulte ?
(éd. de 1676, Préface, n. p.)

C'est pourquoi nous ne nous servirons point dans tout ce traité de ces mots spécieux d'antipéristase, de sympathie, d'antipathie, de désir, d'union, de contrariété et de quelques autres semblables.
(I, 4, "Avis touchant les mots", ibid., p. 25)




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