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Une telle conversion


"Quoi, mon fils, serait-il possible que la bonté du Ciel eût exaucé mes vœux? Ce que vous me dites est-il bien vrai? Ne m'abusez-vous point d'un faux espoir, et puis-je prendre quelque assurance sur la nouveauté surprenante d'une telle conversion?"
Don Juan ou le Festin de pierre, V, 1

L'invitation à la conversion avait été réitérée à plusieurs reprises dans les sermons prononcés par Bossuet lors du Carême du Louvre de 1662, en particulier dans le sermon "Sur l'efficace de la pénitence" (1)

La conversion d'un mondain avait fait le sujet d'un sonnet de René Bruc de Montplaisir, publié dans la Première Partie du Recueil Sercy (1653) (2)


(1)

Voilà les trois défauts qu'il nous faut combattre par l'exemple de Madeleine, qui enseigne à tous les pécheurs que leur conversion est possible et qu'ils doivent l'entreprendre, que leur conversion est pressée et qu'ils ne doivent point la remettre, enfin que leur conversion est un grand ouvrage et qu'il ne faut point le faire à demi, mais s'y donner d'un cœur tout entier.
(p. 451)

Ne doutez donc pas, chrétiens, si votre conversion est possible. Dieu vous promet son secours : est-il rien, je ne dis pas d'impossible , mais de difficile avec ce soutien ? Que si l'ouvrage de votre salut par la grâce de Dieu est entre vos mains, « pourquoi voulez-vous périr, maison d'Israël? Et quare moriemini, domus Israël ? Nolo mortem peccatoris. Convertissez-vous et vivez. » Ne dites pas toujours : Je ne puis. — Il est vrai, tant que vous ne ferez pas le premier pas, le second sera toujours impossible.
(p. 459)

(2)

LE CONVERTI

N'agitez plus mon coeur, désirs impétueux,
Qui régnez sur une âme au vice abandonnée,
De ses crimes passés la mienne est étonnée,
Et sent ses mouvements nobles et vertueux.

Depuis que je languis, oisif, voluptueux,
On a vu douze fois recommencer l'année
Je veux changer d'objet, changer de destinée,
Et désormais au Ciel j'adresse tous mes voeux.

C'est marcher trop longtemps parmi des précipices,
C'est voguer trop longtemps dans la mer des délices ;
Il est temps à la fin de s'assurer du port.

Déjà les saints pensers que mon sauveur m'envoie
Me détachent du monde avec si peu d'effort
Que je fais ma douleur d'en avoir fait ma joie.
(p. 353)




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