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Une soucoupe


"— Allez, impertinente, je bois avec une soucoupe. Je vous dis que vous m'alliez quérir une soucoupe pour boire. — Criquet, qu'est-ce que c'est qu'une soucoupe? — Une soucoupe? — Oui. — Je ne sais."
La Comtesse d'Escarbagnas, sc. 2

La soucoupe est d'un usage très raffiné et récent, mentionnée par Mathieu de Montreuil dans sa relation de voyage en Espagne à l'occasion des noces de Louis XIV en 1660 (1). L'Etat de la France explique son utilisation à la table du Roi lui-même (2).


(1)
Il y avait sans hyperbole, vingt-quatre bassins de vermeil doré, et autant de soucoupes que de couverts, c'est-à-dire dix-huit, chacun sa salière à la mode d'Espagne, qui commence à devenir la nôtre.
(Lettres de M. de Montreuil, dans les Œuvres, 1666, p.418)

(2)

Celui qui sert d'échanson, lorsque le roi a demandé à boire, aussitôt crie tout haut, A boire pour le roi, fait la révérence à sa Majesté, vient au buffet prendre des mains du chef d'échansonnerie-bouche la soucoupe d'or garnie du verre couvert et des deux carafes de cristal pleines de vin et d'eau, puis revient précédé du chef et suivi de l'aide-gobelet échansonnerie-bouche. […] [Après qu'on a goûté le breuvage servi au roi] le gentihomme servant fait encore la révérence devant sa Majesté, lui découvre le verre, et lui présente en même temps la soucoupe, où sont les carafes. Le roi se sert lui-même le vin et l'eau, puis ayant bu et remis le verre sur la soucoupe, le gentilhomme servant recouvre le verre, reprend la soucoupe avec ce qui est dessus […].
(Edition de 1686, p. 62-64)




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