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Une propreté fort simple


"[...] elle n'est curieuse que d'une propreté fort simple, et n'aime point les superbes habits, ni les riches bijoux, ni les meubles somptueux, où donnent ses pareilles avec tant de chaleur; et cet article-là vaut plus de quatre mille livres par an."
L'Avare, II, 5

Les qualités attribuées à Mariane correspondant à celles qui sont vantées dans L'Honnête Mariage (1640) de François de Grenaille :

On ne peut douter qu'elles n'aient une inclination naturelle à se parer, qui semble faire en une de ces propriétés que l'école appelle juste inséparables, mais il est aussi très assuré qu'ils ne sont jamais assez parées à leur gré. Il sent qu'on leur a ôté tout ce qu'on n'a pas pu donner, et une Bourgeoise ne s'estime pas la vêtue si une Princesse a de plus beaux habits qu'elle. Il n'y a que ceux qui ont à orner de ces idées qui sachent combien leurs ornements causer dépense dans les maisons outre l'infamie qu'on trouve bien souvent jointe.
[...]
Ces déesses prétendues n'ont des yeux que pour regarder leurs ornements; tous leurs désirs se portent à les rechercher, et leur colère s'emploie à venger les refus qu'on leur en fait; en un mot l'ajustement de trois coquettes renversera quelquefois des maisons entières. C'est qu'elles ne regardent pas la nécessité, mais leur caprice; la mode les touche plus que la bienséance. Elles ne considèrent pas leur revenu, mais leur ambition.
(p. 117-119)

Le souhait d'une "propreté fort simple" est une plaisanterie commune de lésine, qu'on retrouve, par exemple, dans l'histoire intitulée Commentaire sur la Lésine, ou l'Histoire véritable du Capitaine de la Sablonnière (1660)

La plupart des femmes ruinent les maisons par la somptuosité de leurs habits : quand vous serez la mienne, je veux que vous soyez vêtu de deuil […] Je veux que vous travailliez au clair de la lune pour épargner la chandelle […]
(p. 390-391)




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