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Une belle tenture de tapisserie


"Et moi, si j'étais en votre place, j'achèterais une belle tenture de tapisserie de verdure, ou à personnages, que je ferais mettre à sa chambre, pour lui réjouir l'esprit et la vue."
L'Amour médecin, I, 1

Dans l'"Histoire d'Olynthe", récit enchâssé du Palais d'Angélie de Charles Sorel, le motif de la tapisserie apparaît lié au thème du mariage et de la conquête amoureuse ; ainsi Briséide, une amie d'Olynthie, se sert d'une tapisserie pour attirer la jeune femme chez elle, où Léonil, caché dans un cabinet, peut contempler la jeune fille :

Un jour donc qu’il était chez elle, comme elle vit Olynthe à sa porte, elle le pria de se cacher dans un cabinet de sa chambre, pendant qu’elle s’en irait l’accoster et qu’elle tâcherait de la faire venir en son logis. Leonil y entre aussitôt, et Briséide, sortant à la rue, va saluer Olynthe, avec laquelle elle était fort familière. Après quelques discours communs, elle lui dit qu’elle avait depuis peu acheté une fort belle tenture de tapisserie pour la chambre de ses hôtes, et lui demande s’il lui plaisait de la venir voir. Olynthe en voulut bien prendre la peine et entra en la maison de Briséide. Leonil eut le loisir de la considérer par les fentes de la porte du cabinet, cependant qu’elle considérait la tapisserie, et d’entendre tous les discours qu’elle tenait. Briséide disait à Olynthe que, si cette tenture lui plaisait, elle lui en enverrait une toute pareille, que son père Thélisate serait possible fort aise d’acheter, pour les premiers meubles qu’il lui donnerait au mariage, qu’elle savait bien qu’il voulait faire d’elle avec un gentilhomme appelé Spimandre.
(Le Palais d'Angélie, Paris, T. du Bray, 1622, p. 331-333)




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