Content-Type: text/html; charset=UTF-8

Un habillement que j'ai pris pour la pluie


"LELIE : Pourquoi ces armes-là ?
SGANARELLE : C'est un habillement
Que j'ai pris pour la pluie."
Le Cocu imaginaire, sc. XXI, v. 519-520

Le jeu de scène de la subite volte-face du poltron avait été précédemment illustré dans le Jodelet duelliste (1652) de Scarron :

ALPHONSE

Pourquoi donc l’épée hors du fourreau ?

JODELET

Ma foi je récitais des vers de comédie.
(V, 2, p. 75).

Il était par ailleurs fréquemment utilisé dans les spectacles du Théâtre italien, qui se donnaient sur la scène du Petit Bourbon, puis du Palais Royal, dans les années 1660. Biancolelli le mentionne dans ses notes sur « Les Morts vivants » :

dans ce moment arrive Mario qui se fait connaître et qui dit qu’il aime Eularia ; je fais des lazzi de frayeur et je dis que je n’ai rien à démêler avec lui ; il s’approche du Capitan, alors je mets ma main sur la batte, et sitôt qu’il se retourne, je change de posture.
(éd. D. Gambelli, Arlecchino a Parigi. Lo scenario di Domenico Biancolelli, Rome, Bulzoni, 1993, t. II, p. 101).

Ou encore, dans "Les Quatre Arlequins" :

Octave se tourne pour parler à Trivelin qui arrive, je lève la main comme si je voulais le frapper, il se retourne et je baisse aussitôt la main.
(ibid., p. 187)

Il sera repris, à la suite de Molière, par Dorimond dans L'Ecole des cocus (1661) :

LE CAPITAN

Rage, fureur, feu, haine !
Tu mourras, suborneur.

Léandre revient et le regarde fièrement.

LEANDRE

A qui donc parlez-vous ?
Est-ce à moi ?

Il revient encore.

LE CAPITAN

Non, Monsieur, non, ce n'est pas à vous.
(sc. XII, p. 39)




Sommaire | Index | Accès rédacteurs