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Un air doux


"Chaque jour à l'église il venait d'un air doux,"
Le Tartuffe, I, 5, v. 283

L'air doux est une caractéristique de la bigote dans La Précieuse (1656-1658) de l'abbé de Pure :

Quand vous avez parlé de bigote, répartit Mélanire, j'ai cru que vous alliez dire que j'étais comme celles qui ont toute la douceur imaginable dans le semblant, dans leur démarche, dans leur ton de voix, et même dans les sentiments; qui sont tranquilles dans les adversités et dans les divers succès de leurs affaires; qui sont résignées à tous les événements possibles; qui sont réglées dans leurs prières; en un mot, de qui toutes les actions sont compassées, toutes les pensées tirées à la ligne, tous les discours étudiés et peignés, s'il faut ainsi dire. Elles se piquent de conserver cette égalité inébranlable; elles jeûneraient trois carêmes pour vaincre l'émotion d'une colère, l'inquiétude d'un désir, et l'indiscrétion d'une crainte. Mais, dans ce froid de leur composition, elles ne craignent point de médire, de taxer, de couper, de tailler tout ce qui peut se trouver à la portée de leurs coups.
(éd. Magne, Paris, Droz, 1938, t. I, p. 18)




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