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Tout du premier coup

: "Donnez-moi votre bras. Voilà un pouls qui marque que votre fille est muette. - Eh! oui, Monsieur, c'est là son mal: vous l'avez trouvé tout du premier coup. - Ah, ah. - Voyez, comme il a deviné sa maladie. - Nous autres grands médecins, nous connaissons d'abord, les choses. Un ignorant aurait été embarrassé, et vous eût été dire: "C'est ceci, c'est cela": mais moi, je touche au but du premier coup, et je vous apprends que votre fille est muette."
: Le Médecin malgré lui, II, 4

La plaisanterie se trouvait dans les Oeuvres de Tabarin rééditées en 1664 :

: Qui sont les meilleurs médecins, et comment on connaît les malades

: Tab[arin]. : Mais je voudrais savoir de vous comment vous connaissez une maladie, et un homme malade.

: Le M[aître]. : Nous le connaissons quand nous l’allons visiter, nous lui tâtons le pouls, nous lui demandons en quelle partie du corps il se trouve mal, nous jugeons à sa couleur, nous le voyons à son urine, nous nous enquêtons s’il mange bien, et ainsi les autres.

Tab. : Tête non pas de ma vie, allez vous chercher midi si loin, vraiment quand le malade vous a dit sa maladie, il vous est facile de juger où le mal le presse.

: (Recueil général des oeuvres et fantasies de Tabarin, Rouen, L. Du Mesnil, 1664, Première partie, question I, p. 9-10)

Elle se retrouve dans le spectacle "Arlequin dogue d'Angleterre et médecin du temps" (1679), dont certains détails nous sont connus par les notes de l'Arlequin Biancolelli :

Lefebvre (gagiste) vient en paysan : "Je vous apporte - me dit-il -, Monsieur, de l'urine de mon père ; il a une fluxion sur les yeux et ne voit goutte; on m'a dit qu'en voyant son urine, vous devineriez tout d'un coup son mal; dites-moi, s'il vous plaît, quel est son mal"; je prends l'argent, j'examine la fiole, et je dis : "Votre père a une grande fluxion sur les yeux, il ne voit goutte" " Oh, le grand homme", dit Lefebvre.

: (éd. D. Gambelli, Arlecchino a Parigi. Lo scenario di Domenico Biancolelli, Rome, Bulzoni, 1993, t. II, p. 802)

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