Content-Type: text/html; charset=UTF-8
Toi, mon maître
- "Ah! tu sauras maraud, à ta confusion,
- Ce que c'est qu'un valet, qui s'attaque à son maître.
- - Toi, mon maître?- Oui, coquin. M'oses-tu méconnaître?
- - Je n'en reconnais point d'autre, qu'Amphitryon.
- - Et cet Amphitryon, qui, hors moi, le peut être?
- - Amphitryon?- Sans doute."
- Amphitryon, III, 2, v. 1533-1538
Les termes de cet échange sont en partie tirés de la comédie Les Sosies de Rotrou :
- AMPHITRYON
- Misérable est le serf qui s'attaque à son maître.
- MERCURE
- Toi, mon maître ?
- AMPHITRYON
- Qui donc ?
- MERCURE
- O le doux passe-temps. [...]
- Autre qu'Amphitryon n'a droit de me l'apprendre.
- Je ne reçois des lois d'autre maître que lui.
- (IV, 2)
Dans l'Amphitruo de Plaute, en revanche, le texte était formulé ainsi :
- AMPH.
- Quidum?
- MER.
- Quando tu me tuum servom censes.
- AMPH.
- Quid? censeo?
- MER.
- Malum tibi : praeter Amphitruonem, herum gnovi neminem.
- AMPH.
- Num formam perdidi? mirum, quin me gnorit Sosia.
- Scrutabor : eho dic mihi, quis videor? num satis Amphitruo?
- MER.
- Amphitruo? sanusne es?
- AM. Et bien ? ME. Quand tu penses, que je suis ton serviteur. AM. Comment si je le pense ? ME. C'est tant pis pour toi : car je ne connais point d'autre Maître qu'Amphitryon. AM. N'ai-je point perdu mon visage quelque part ? C'est une chose étrange que Sosie ne me connaisse plus. Je m'en veux éclaircir. Holà ! dis-moi, qui suis à ton avis ? Ne te parais-je pas assez que je suis Amphitryon ? ME. Amphitryon ! Es-tu sage ?
- (interpolation d'Hermolaeus Barbarus; trad. Marolles, 1658, p. 54)
Sommaire | Index | Accès rédacteurs