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Tayaut, tayaut, tayaut
Dans sa Lettre du samedi 4 novembre 1662, « Flatteuse », Loret fait la mention d’une chasse royale et de l'utilisation de cette expression typique du lexique de la vénerie :
- Hier, le Monarque, en grand’pompe,
- Avec maint Cor et mainte Trompe,
- Chiens, Chevaux, Piqueurs et Veneurs,
- Princes, Ducs, Marquis et Seigneurs,
- Quitta Paris, passa Nanterre,
- Et fut à Saint-Germain, grand’erre,
- Comme il fait presque tous les ans,
- Pour, avec iceux Courtisans,
- De Saint Hubert, chômer la Fête,
- Fête fatale à mainte Bête,
- Loups, Sangliers, Daims, Cerfs harassés,
- Dont plusieurs d’eux sont terrassés
- Par des Dogues, ou par des armes,
- Non sans de grands bruits et vacarmes,
- En criant, quelquefois, bien haut,
- Tayaut, Tayaut, Tayaut, Tayaut.
- Après cette Chasse Royale,
- Il y doit avoir pour Régal,
- Un Festin grand et plantureux,
- Abondant en mets savoureux
- Parsemés de fines épices,
- Et le tout à trente Services ;
- Bacchus, illec, triomphera.
- Ô Dieux ! que l’on y brisera,
- Sans trop s’amuser à la soupe,
- Et que parmi toute la Troupe
- On verra bien de ces Messieurs
- Affamés comme des Chasseurs.
(Texte saisi par David Chataignier à partir du Tome III (années 1659-62) de l'édition de Ch.-L. Livet de 1878, Paris, Daffis éditeur).
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