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Ta, ra, ta, ta


"Je vous laisse entre les mains de Monsieur. Des médecins habillés de noir. Dans une chaise. Tâter le pouls. Comme ainsi soit. Il est fou. Deux gros joufflus. Grands chapeaux. Bon di, bon di. Six pantalons. Ta, ra, ta, ta: Ta, ra, ta, ta. Alegramente Monsu Pourceaugnac. Apothicaire. Lavement. Prenez, Monsieur, prenez, prenez. Il est bénin, bénin, bénin. C'est pour déterger, pour déterger, déterger. Piglia-lo sù, Signor Monsu, piglia-lo, piglia-lo, piglia-lo sù. Jamais je n'ai été si soûl de sottises."
Monsieur de Pourceaugnac, II, 4

Dans La Désolation des filoux (1662), le valet Guillot, qui, lui aussi, s'est fait administrer un clystère au cours d'une fausse cérémonie magique, (voir "dansent à l'entour" et "une seringue à la main"), fait un récit désordonné de son expérience traumatisante, dans lequel il répète les paroles qui ont été prononcées devant lui :

LA ROQUE
Mais que vois-je que ! quelle figure !
C'est Guillot, ah, quelle aventure !
Dis-moi, que fais-tu là, magot ?

GUILLOT
Virago

LA ROQUE
Qu'est-ce que ce maraut veut dire ?
Je ne suis pas d'humeur de rire.
Ne fais pas ici l'enjoué,
Parle-moi juste.

GUILLOT
Macaé.

LA ROQUE
Quoi, l'insolence de ce traître
Va jusqu'à railler de son maître.

GUILLOT
Abdenago

LA ROQUE
Dis promptement,
Qu'as-tu fait de mon diamant ?
(sc. XI)




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