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Superbe en bâtiments


"- Hé bien, comment encor trouvez-vous cette ville?
- Nombreuse en citoyens, superbe en bâtiments,
Et j'en crois merveilleux les divertissements."
L'Ecole des femmes, I, 4 (v. 288-290)

L'éloge des édifices parisiens avait constitué un argument important du premier discours "Qu'il est inutile d'appeler Paris et les Français barbares" des Mémoires (1656) de Michel de Marolles (p. 12 et suivantes).

Dans les Histoires et recherches des Antiquités de la ville de Paris d'Henri Sauval, publiées en 1724, mais dont l'élaboration remonte aux années 1660-1670, le qualificatif de "superbe" est attribué à plusieurs reprises aux bâtiments de la ville :

Mais sous le règne de Louis XIII, qui est une chose surprenante, de la plus grande et de la plus belle ville du royaume qu'elle était, elle est devenue en vingt ans la plus superbe ville du monde. Jamais en si peu de temps Rome n'est devenue si admirable et ne s'y est fait tant d'hôtels et de maisons. II n'y a point de quartier qui ne soit rempli de palais, qu'on peut comparer aux plus beaux édifices des Romains. Au faubourg Saint-Honoré, à la ville neuve, dans le Marais et l'Ile Notre-Dame, tous quartiers puants ou abandonnés, nous avons vu dresser à la ligne quantité de rues longues, larges, droites, et y élever ces maisons si superbes que nous admirons et qui semblent des palais enchantés.
(p. 25)

Un éloge semblable est formulé dans l'Abrégé des antiquités de la ville de Paris (1664) :

Outre tous les superbes bâtiments dont on a fait des remarques ci-devant, il y a celui du couvent des religieuses du Val-de-Grâce, qui est un édifice modernement bâti dans le faubourg Saint-Jacques, fondé par la reine Anne d'Autriche, épouse de Louis XIII, dit Le Juste, de glorieuse mémoire, père de notre monarque à présent régnant, et l'on peut dire que ce bâtiment merveilleux doit être l'admiration des siècles à venir, aussi bien qu'il est du siècle présent.
(p. 257)




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