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Subligny, La Muse de la Cour à Madame du 31 octobre 1666


On rapporte que notre COUR
Commence, en son nouveau Séjour,
De reprendre la COMÉDIE,
Dont sa juste Mélancolie
La servait depuis neuf bons Mois
Pour ce que sait bien tout Français.
JEUDI donc, la TROUPE ROYALE
Y fit Fonction Théâtrale,
Jouant devant les MAJESTÉS,
Avec de nouvelles beautés,
CAMMA, l’une des doctes Veilles
De l’un des plus fameux CORNEILLES [sic.],
Et tous ceux du célèbre CORPS,
À l’envi faisant leurs efforts,
Dans cette nouvelle Ouverture
Ravirent la COUR, je vous jure.

À son tour, la Troupe du ROI,
Qu’on voit en un si bel arroi,
Ira, par mainte gaie Pièce,
Remplir cette COUR de liesse,
Et MOLIÈRE, le DIEU du RIS,
Qui conjure les noirs Esprits,
Nourriciers du Chagrin funeste,
En dénichera tout le reste
Par un Geste, par un Regard
Et par le moindre Mot gaillard.

(Texte saisi par David Chataignier à partir du Tome II (juillet 1666-décembre 1667) de l'édition du Bon Nathan-James-Edouard de Rothschild et de Émile Picot, 1881-1883, Paris, D. Morgand et C. Fatout éditeurs).




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