Content-Type: text/html; charset=UTF-8

Spectacles de turpitude


"C'est qu'ils ont pris la comédie différemment, et que les uns l'ont considérée dans sa pureté, lorsque les autres l'ont regardée dans sa corruption, et confondue avec tous ces vilains spectacles qu'on a eu raison de nommer des spectacles de turpitude"
Le Tartuffe, Préface

L'expression "spectacles de turpitude" avait été utilisée

Après cela j'oserai bien dire que ce n'est pas contre des comédies pareilles aux nôtres que déclame S. Augustin, et que ceux que le scrupule ou le caprice ou le zèle rend opiniâtres ennemis, n'ont pas grande raison de s'appuyer de son autorité. C'est avec justice qu'il condamne celles de son temps qui ne méritaient que trop le nom qu'il leur donne de spectacles de turpitude ; mais c'est avec injustice qu'on veut étendre cette condamnation jusqu'à celles du nôtre, qui ne contiennent pour l'ordianire que des exemple d'innocence, de vertu et de piété.
(p. 6)

Quant aux athlètes ou lutteurs, ils sont demeurés en peu de provinces, parce qu'il était contre l'honnêteté , non seulement que des hommes , mais aussi que des femmes toutes nues fissent publiquement de leur force ou de leur beauté un spectacle de turpitude.
(chapitre I, p. 13)

Elle figure également dans le texte latin de la Cité de Dieu de saint Augustin :

Verum tamen scitote, qui ista nescitis et qui uos scire dissimulatis, advertite, qui aduersus liberatorem a talibus dominis murmuratis: ludi scaenici, spectacula turpitudinum et licentia uanitatum, non hominum uitiis, sed deorum uestrorum iussis Romae instituti sunt.
(De civitate dei, I, 32)

Vous qui ignorez les choses que j’ai à vous dire sur l’institution de ces jeux, et vous qui feignez de n’en avoir pas connaissance, et qui cependant murmurez contre celui qui a délivré les hommes de ces impitoyables maîtres, pensez-y bien. Ces spectacles où l’on ne voit que des infamies, et des ordures ; que des images de vanité et de licence ; ont été institués à Rome, non par le vice et la corruption des hommes, mais par le commandement de vos Dieux.
(S. Augustin, De la Cité de Dieu, trad. Louis Giry, Paris, Pierre le Petit, 1665, p. 117)




Sommaire | Index | Accès rédacteurs