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Sous des déguisements de diverses natures


Sous des déguisements de diverse nature
On a vu les Dieux amoureux
Chercher à soulager cette douce blessure
Que reçoivent les cœurs de vos traits pleins de feux
Psyché, acte III, scène 1, vv.948-951.

Le motif des métamorphoses des dieux, et surtout de Jupiter, recourant à "tous les déguisements", venait d'être développé dans Les Amours de Jupiter et Sémélé (1666) de Claude Boyer (1).

Mais il était également évoqué dans L'Ane d'or d'Apulée (2)


(1)

JUPITER, en habit de Berger, MOMUS.

JUPITER.
Oui j’attends Sémélé sous ce nouveau visage :
C’est l’amour qui m’a fait ce galant équipage :
Mais si tu vois un Dieu sous l’habit d’un Berger,
Ce n’est pas d’aujourd’hui que tu m’as vu changer,
Et de mes feux secrets cacher les aventures,
Sous les traits différents de cent autres figures.

MOMUS.
C’est donc l’Amour qui fait tous ces beaux changements.
J’admire Jupiter sous ces déguisements,
Et sitôt qu’il s’agit de faire une conquête,
Il fait beau voir un Dieu faire l’homme ou la bête.
On sait sous quelle forme on vous vit sur le dos,
Ravir la belle Europe et traverser les flots.
(II, 1, v. 666-671)

(2)

Tunc Iuppiter prehensa Cupidinis buccula manuque ad os suum relata consauiat atque sic ad illum: "Licet tu," inquit "domine fili, numquam mihi concessu deum decretum seruaris honorem, sed istud pectus meum quo leges elementorum et uices siderum disponuntur conuulneraris assiduis ictibus crebrisque terrenae libidinis foedaueris casibus contraque leges et ipsam Iuliam disciplinamque publicam turpibus adulteriis existimationem famamque meam laeseris in serpentes in ignes in feras in aues et gregalia pecua serenos uultus meos sordide reformando […]."
(VI, 22)

Adonc Jupiter ayant touché les lèvres de Cupidon, et remporté la main à sa bouche, le baisa et lui disant : "Combien que mon Seigneur et fils vous ne m’avez jamais rendu l’honneur qui m’est décerné par la permission des Dieux ; mais au contraire m’avez navré par une infinité de coups cette poitrine par laquelle sont disposées les lois des Eléments et les vicissitudes des Etoiles ; quoique vous m’ayez souillé maintes fois en plusieurs affections de la chair, contre les lois, voire même contre celles que fit Auguste César touchant les adultères ; et que vous ayez contre les bonnes mœurs et disciplines publiques blessé ma réputation par maintes sales paillardises et dissolutions, transformant d’une sordide façon mon visage serein en serpents, en feu, en oiseaux, en feres et bêtes brutes […]
(trad. J. de Montlyard, édition de 1658, pp. 177-178)

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