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Source de tous les biens inépuisable et pure


Source de tous les biens inépuisable et pure,
Maître des hommes et des dieux,
Cher auteur des maux que j’endure,
Etes-vous pour jamais disparu de mes yeux?
Psyché, IV, 4, vv.1566-1568.

Molière confère à l'Amour les qualités que donnent à Vénus


(1)

Aeneadum genetrix, hominum diuomque uoluptas,
alma Uenus, caeli subter labentia signa
quae mare nauigerum, quae terras frugiferentis
concelebras, per te quoniam genus omne animantum
concipitur uisitque exortum lumina solis:
te, dea, te fugiunt uenti, te nubila caeli
aduentumque tuum, tibi suauis daedala tellus
summittit flores, tibi rident aequora ponti
placatumque nitet diffuso lumine caelum.
Nam simul ac species patefacta est uerna diei
et reserata uiget genitabilis aura fauoni,
aeriae primum uolucris te, diua, tuumque
significant initum perculsae corda tua ui.
Inde ferae pecudes persultant pabula laeta
(I, 1-14)

"Mère de la postérité d’Enée, délices des Hommes et des Dieux, féconde Vénus, qui sous les constellations célestes, rendez célèbre la mer qui porte des vaisseaux, et les terres qui produisent les moissons, puisque c’est par votre divin pouvoir que tous les genres d’Animaux sont conçus, et qu’en naissant ils voient la lumière du jour […] Si tôt que vers le retour du Printemps, la beauté des jours se découvre, et que les douces haleines d’un zéphyr fécond reprennent leur vigueur ; les oiseaux dont les cœurs sont atteints de votre divin pouvoir, en expriment bien les effets, et ils annoncent votre venue. De là, les Bêtes farouches et privées bondissent parmi les herbages délicieux : elles passent à la nage les fleuves rapides : et chaque chose vous suit amoureusement, emportée qu’elle est par l’attrait de votre beauté. Enfin, soit dans le sein des mers profondes, ou sur les coupeaux sourcilleux des montagnes, soit dans les courants de Rivières impétueuses, ou parmi les maisons feuillues des oiseaux, ou bien dans les champs verdoyants ; vous versez dans le sein de tous les Animaux votre amour charmant, et vous faites que les Espèces sont rendues perdurables par un désir extrême qu’elles ont de se multiplier."
(traduction de Michel de Marolles, éd. 1659)

(2)

"En rerum naturae prisca parens, en elementorum origo initialis, en orbis totius alma Venus, quae cum mortali puella partiario maiestatis honore tractor et nomen meum caelo conditum terrenis sordibus profanatur!"
(IV, 30)

"Voilà donc l’ancienne mère de toutes les choses qui sont en la Nature, voilà l’origine et la source de tous les éléments : voilà Vénus nourricière de l’Univers, avec laquelle une fille humaine veut partager l’honneur de ma divine majesté : mon nom engravé dans les Cieux est maintenant profané par des souillures terriennes."
(traduction de Jean de Montlyard, éd. 1648, p.122-123)

Ce transfert est confirmé à la fin de la pièce, en V, scène der.: "D’un Dieu de douceurs et de joie".




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