Content-Type: text/html; charset=UTF-8
Souffrez que ces demeures sombres
- Souffrez que ces demeures sombres
- Prêtent leur solitude aux troubles de mon cœur,
- Et me laissez parmi leurs ombres
- Cacher ma honte et ma douleur.
- Psyché, Prologue, vv.77-80
Ce lieu commun, emprunté à l'imaginaire élégiaque, était également exploité dans
- l'élégie III ("Sur une absence) de Mme de la Suze (Poésies, 1665) (1)
- des vers d'un poète non identifié, mis en musique par Antoine Boesset (Airs de cour à 4 et 5 parties, 1642), réédités dans la Suite de la première partie du recueil des plus beaux airs qui ont été mis en chant (1661) (2)
(1)
- Je vais donc vous quitter, adorable Silvie,
- Et traîner loin de vous une mourante vie:
- Tous ces divers appas qu'étale le Printemps,
- Ne pourront adoucir l'aigreur de mes tourments;
- Toutes ces riches fleurs que la nouvelle Flore,
- En ce temps amoureux, au matin fait éclore,
- Dont je verrai briller les merveilleux appas,
- Absent de vos beaux yeux, ne me toucheront pas.
- Rien ne pourrai flatter la rigueur de mes peines,
- On me verra pensif sur le bord des Fontaines,
- Accroître de mes pleurs leurs humides trésors,
- On me verra chercher les solitaires bords
- Des ruisseaux égarés dans les bois les plus sombres,
- Pour plaindre mes ennuis dessous leurs tristes ombres […].
- (p. 12-13])
(2)
- Noires forêts, demeures sombres,
- Où le Soleil ne luit que rarement,
- Que je me plais parmi vos ombres:
- Et qu'elles flattent bien les plaintes d'un amant.
- Depuis le jour que ma cruelle,
- M'eut fait savoir l'arrêt de mon trépas,
- Toute clarté me fut mortelle:
- Et le flambeau du jour n'eut pour moi plus d'appas.
Sommaire | Index | Accès rédacteurs