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Souffrez que ces demeures sombres


Souffrez que ces demeures sombres
Prêtent leur solitude aux troubles de mon cœur,
Et me laissez parmi leurs ombres
Cacher ma honte et ma douleur.
Psyché, Prologue, vv.77-80

Ce lieu commun, emprunté à l'imaginaire élégiaque, était également exploité dans


(1)

Je vais donc vous quitter, adorable Silvie,
Et traîner loin de vous une mourante vie:
Tous ces divers appas qu'étale le Printemps,
Ne pourront adoucir l'aigreur de mes tourments;
Toutes ces riches fleurs que la nouvelle Flore,
En ce temps amoureux, au matin fait éclore,
Dont je verrai briller les merveilleux appas,
Absent de vos beaux yeux, ne me toucheront pas.
Rien ne pourrai flatter la rigueur de mes peines,
On me verra pensif sur le bord des Fontaines,
Accroître de mes pleurs leurs humides trésors,
On me verra chercher les solitaires bords
Des ruisseaux égarés dans les bois les plus sombres,
Pour plaindre mes ennuis dessous leurs tristes ombres […].
(p. 12-13])

(2)

Noires forêts, demeures sombres,
Où le Soleil ne luit que rarement,
Que je me plais parmi vos ombres:
Et qu'elles flattent bien les plaintes d'un amant.

Depuis le jour que ma cruelle,
M'eut fait savoir l'arrêt de mon trépas,
Toute clarté me fut mortelle:
Et le flambeau du jour n'eut pour moi plus d'appas.




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