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Si le remords le pouvait prendre


"Si le remords le pouvait prendre..."
Don Juan ou le Festin de pierre, I, 3

Dans son sermon "Sur les remords de conscience", Bourdaloue présentera le remords de conscience comme une grâce accordée par Dieu :

Je dis que le remords de conscience que nous sentons après le péché est une grâce intérieure ; que c'est la première grâce que Dieu donne au pécheur dans l'ordre de sa conversion ; que cette grâce est une des plus miraculeuses, si nous considérons la manière dont elle est produite dans l'homme ; que de toutes les grâces, c'est la plus digne de la grandeur et de la majesté de Dieu.
(éd. de 1823, t. VI, p. 338)

[...]
J'ajoute que le remords de la conscience et la première de toutes les grâces que Dieu donne à un pécheur pour commencer l'ouvrage de sa conversion. Je m'explique. Imaginez-vous , chrétiens, que par le péché l'homme retombe dans une espèce de néant d'où Dieu l'avait tiré par la grâce du baptême et de là justification. Je veux dire, que dans l'instant que l'âme est souillée de péché, elle est dénuée de tous mérites, dépouillée de tous droits à la gloire, destituée de toutes vertus et de tous les dons du Saint-Esprit, digne d'être privée de tous les secours de la grâce, et comme réduite au néant dans l'ordre surnaturel ; de sorte qu'elle ne peut faire d'elle-même une seule démarche pour retourner à Dieu. Il faut donc, afin qu'elle se convertisse, que Dieu la prévienne et que se relâchant de ses propres intérêts, il fasse toutes les avances pour se réconcilier avec le pécheur, qui est son ennemi. Or, voilà ce qui s'accomplit par les grâces prévenantes, dont la première est le remords du péché.
(p. 342-343)




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