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Sganarelle, le Ciel


"Le même Ciel dont tu te joues, me saura venger de ta perfidie. - Sganarelle, le Ciel! - Vraiment oui, nous nous moquons bien de cela, nous autres."
Don Juan ou le Festin de pierre, I, 3

La pertinence de l'invocation du Ciel était contestée par le Don Giovanni du "Nuovo risarcito convitato di pietra" de Giovan Battista Andreini, poème dramatique publié sous forme de manuscrit en 1651 (1)

Les sermons contemporains présentent souvent l'impie comme se riant des menaces de Dieu.

Ainsi


(1)

L'impie déclare que les dieux sont des entités obscures qui voilent le ciel et sont donc inaccessibles pour les humains :

Il Cielo dal celar cielo vien detto
E gli dei figurati
Sonosi in marmi neri
O ver tutti piumati
Come tetri ad ogn'ora inarivabili
In curiosità d'omini instabili.
Foschi son, come oscuri entro gli abissi
Tenebrati se n'stiano.
(I, 7, éd. S. Carandini et L. Mariti, Roma, Bulzoni, 2003, p. 444)

(2)

Je sais, et je l'ai dit, qu'à mesure qu'il [l'impudique] se dérègle, il voudrait bien secouer le joug de cette foi qui l'importune, et qu'un des effets les plus naturels de la cupidité qui l'aveugle, est d'affaiblir dans son esprit la créance des vérités qui le troublent, et qui, en le troublant, le contiennent dans le devoir. Mais s'il se délivre par là du trouble salutaire de la pénitence, ce n'est que pour tomber dans un autre encore plus triste et plus affreux ; je dis celui d'un esprit emporté par la passion et chancelant dans la religion.
(éd. de 1716, p. 128)

(3)

Mais, si le pécheur rejette ces pensées de la mort, du Jugement et de l’Enfer, comme des pensées importunes et mélancoliques, s’il se rit des menaces de Dieu, il résiste à la grâce de sa vocation, sans laquelle il ne peut espérer sa justification.
(Collection intégrale et universelle des orateurs sacrés publiés par l'abbé Migne, 1844-1866, t. VI, p. 887)




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