Content-Type: text/html; charset=UTF-8
Seigneur suisse
- "Seigneur suisse, êtes-vous de ce logis le maître ?
- - Moi pour serfir à fous"
- L'Etourdi, V, 3 (v. 1751-1752)
L'effet comique de la prononciation germanique est mis à profit par le gazetier Loret dans sa Lettre
- XXXV, du samedi 4 septembre 1660 :
- Je voulus, illec, pénétrer,
- Mais je n’y pus, jamais, entrer,
- Un Suisse, avec sa grande barbe,
- D’un ton plus amer que rhubarbe,
- Me dit, en termes assez fous,
- "Fourque, par-ty, point connais vous."
- XVIII, du samedi 10 mai 1664, « Immanquable ».
- De nouvelles je suis à sec,
- Cela me clôt quasi le bec :
- Car de la fête de Versaille[s]
- Je ne puis rien dire qui vaille.
- Malgré les douleurs dont mon col,
- Dont j’étais quasi pis que fol,
- Je me mis en quelque équipage,
- Je pris un cheval de louage,
- Et fis un dessein courageux
- De voir ses pompes et ses jeux :
- Mais, de ce beau Château, l’entrée
- Ne fut point par moi pénétrée ;
- Dès la première, ou basse Cour,
- Un Suisse m’arrêta tout court,
- Humble, je fis le pied derrière,
- Mais il me dit à sa manière,
- D’un ton qui n’était pas trop doux,
- » Oh, Par mon foi, point n’entre fous ;
Auparavant il avait été exploité au long dans la comédie La Tabernaria (1616) de Giambattista Della Porta (voir, par exemple, III, 8).
Le valet rusé y prenait aussi le rôle d'un aubergiste, pour tenir à la disposition de son maître la jeune fille dont celui-ci était amoureux (I, 4, p. 20-23).
Sommaire | Index | Accès rédacteurs