Content-Type: text/html; charset=UTF-8

Se laisser prendre aux choses


"les autres en jugent par la bonne façon d'en juger, qui est de se laisser prendre aux choses"
La Critique de L'Ecole des femmes, sc. V

L'idée que le public moyen se "laisse prendre" au spectacle avait été formulée par l'abbé d'Aubignac dans la Pratique du théâtre (1657) :

les principaux personnages doivent paraître le plus souvent, et demeurer le plus longtemps qu'il est possible sur le théâtre ; parce que ce sont toujours les meilleurs acteurs, et partant qui donnent plus de satisfaction à ceux qui les écoutent ; parce qu' ils sont toujours les mieux vêtus, et partant les plus agréables au peuple, qui se laisse prendre à toutes les grâces extérieures.
(Pratique du théâtre, Livre 4, chap. 1)

A propos de ses comédies de Mélite et de La Veuve, Corneille écrit :

Je n'ose attribuer le bonheur qu'eurent ces deux comédies à l'ignorance des préceptes, qui était assez générale en ce temps-là, d'autant que ces mêmes préceptes, bien ou mal observés, doivent faire leur effet bon ou mauvais, sur ceux même qui faute de les savoir s'abandonnent au courant des sentiments naturels.
("Discours de l'utilité et des parties du poème dramatique" [1660], p. 15)

Voir aussi "du sens commun" et "sans le secours d'Horace et d'Aristote".




Sommaire | Index | Accès rédacteurs