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Sans l'ordonnance du médecin


"Je n'ai qu'elle de fille: et j'aurais tous les regrets du monde, si elle venait à mourir. - Qu'elle s'en garde bien, il ne faut pas qu'elle meure, sans l'ordonnance du médecin. "
Le Médecin malgré lui, II, 4

"Monsieur le médecin, j'ai grand'peur qu'elle ne meure. - Ah! qu'elle s'en garde bien! Il ne faut pas qu'elle s'amuse à se laisser mourir sans l'ordonnance du médecin."
Le Médecin volant, sc. IV

Selon Les Médecins à la censure (1677) de Bezançon, l'interdiction que formulent les médecins avait un précédent dans l'Antiquité :

Zeleucus est loué dans Elien (l. 2, variar. Hist. C. 37) d’avoir établi chez les Epizephyriens qui portaient condamnation de mort contre les malades qui boiraient du vin sans l’ordonnance du médecin, quand même ils seraient réchappés de leurs maladies. Ces anciens étaient bien éloignés de vos opinions. – Ils avaient raison, repartit Cléante, ne vaut-il pas mieux mourir dans les formes que de réchapper contre les règles ?
(p. 147)

La plaisanterie figure également dans Le Médecin volant de Boursault (achevé d'imprimer : 14 janvier 1665) :

CRISPIN
Elle a donc quelque mauvais dessein,
Puisqu'elle veut mourir sans aucune ordonnance ;
De ces sortes de morts notre école s'offense :
Quand un homme se trouve en état de périr
Toujours un médecin doit l'aider à mourir.
(sc.VI)

Et sous une forme légèrement différente dans Le Médecin volant de Biancolelli :

Dans cette scène, j'arrive habillé en medecin, et mon maître vêtu de noir m'accompagne comme un de mes élèves ; je tiens beaucoup de papiers dans les mains, et je dis que mes malades ne s'avisent pas de mourir avant que je leur aie rendu ma visite.

Elle connaît une variante dans la formule "sans le secours de ces messieurs".




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