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S'avise de courir maintenant les rues


"À ces heures de nuit, hors vous, et moi, Monsieur, je ne crois pas que personne s'avise de courir, maintenant, les rues."
Le Sicilien, sc. 2

Le Curculio de Plaute débute par un échange d'un contenu semblable entre maître et valet (1)

Dans l'Amphitruo, traduit par Marolles en 1658 (2), Sosie évoquait de même le courage dont il fallait faire preuve pour oser marcher dehors la nuit (voir aussi Amphitryon : "marcher à l'heure qu'il est").

Une lettre de Gui Patin à André Falconet témoigne de l'insécurité qui régnait en 1666 dans les rues de Paris (3).


(1)

PALINURUS :
Quo ted hoc noctis dicam proficisci foras
Cum istoc ornatu cumque hac pompa, Phaedrome?

PHAEDROMUS :
Quo Venus Cupidoque imperat, suadet Amor.
(I, 1, v. 1-3)

(2)

Quime alter est audacior homo ? aut qui me confidentior ?
Iuuĕtæ mores qui sciă : qui hoc noctis sol ambulĕ ?
Quid faciam nunc, si Tres viri me in cacerem compegerint ?

Qui se peut davantage fier en son courage que je me fie au mien ? Je sais les coutumes des jeunes gens, et je ne laisse pourtant pas d'être assez hardi pour marcher seul toute la nuit ? Que ferais-je néanmoins, si les trois hommes qui ont l'autorité de la justice me faisaient prendre à l'heure qu'il est pour m'envoyer en prison
(trad. Marolles, 1658, p. 8-9)

(3)

Lettre de Gui Patin à André Falconet du 30 octobre 1666 [III, 623-624] :

Un voleur qui tuait et massacrait dans la forêt de Saint-Germain, habillé en capucin, fut hier rompu tout vif et brûlé, par sentence de M. le lieutenant criminel. […]
On travaille diligemment à nettoyer les rues de Paris, qui ne furent jamais si belles. On parle aussi d’établir un grand ordre contre les filous et voleurs de nuit pour l’hiver prochain.




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