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Robinet, Lettre en vers à Madame du 29 septembre 1668
-Molière fait jouer Amphitryon devant les plénipotentiaires russes :
- Mais je ne dois pas oublier
- (Car, certe [sic.], il les en faut louer)
- Que Messieurs nos Français Comiques,
- Et même aussi les Italiques,
- Les ont, soit effectivement,
- Soit intentionnellement,
- Divertis et régalés même,
- Avec une Liesse extrême,
- Car je sais qu’effectivement
- (Et j’en fus témoin mêmement)
- La TROUPE où préside MOLIÈRE,
- Par une chère toute entière,
- Leur donna Son Amphitryon,
- Avec ample Collation,
- Pas de Ballet et symphonie,
- Sans aucune cacophonie ;
- Et ces Gens, aimant les Gratis,
- Y furent des mieux divertis,
- Ayant deux fort bons Interprètes,
- Versés aux Langues et Languettes,
- Qui leur firent entendre tout
- Du commencement jusqu’au bout,
- Dont l’un, qui sait, entre autre chose
- La belle Rime et belle Prose,
- À Nom terminant en io :
- C’est A SANCTO ÆGIDIO.
- Or, pour achever ce Chapitre,
- Et par là finir mon Épître,
- Les COMÉDIENS de l’HÔTEL,
- Dans un Appareil, non tel quel,
- Mais beau, je me le remémore,
- Car j’en fus le témoin encore,
- Étant en Loge bien posté,
- Ont, trois fois, dans l’attente été
- Des MOSCOVITES EXCELLENCES,
- Avec de magnifiques Danses,
- De beaux Poèmes, des Concerts
- Et mêmes de friands Desserts ;
- Mais, ayant alors des Affaires
- Plus que les Ébats nécessaires,
- Ils ne purent, dont me chaut peu,
- Se rendre dans le susdit Lieu.
- Mais toujours la Troupe Royale,
- Ayant préparé son Régale [sic.],
- Les a divertis tout de bon,
- Du moins dans son Intention.
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