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Robinet, Lettre en vers à Madame du 15 août 1666
- Apostille.
- Les Amateurs de la Santé
- Sauront que, dans cette Cité,
- Un MÉDECIN vient de paraître
- Qui d’HIPPOCRATE est le grand Maître :
- On peut guérir, en le voyant,
- En l’écoutant, bref, en riant.
- Il n’est nuls maux en la Nature
- Dont il ne fasse ainsi la Cure.
- Je vous cautionne, du moins,
- Et j’en produirais des Témoins,
- Je le proteste, infini nombre,
- Que le Chagrin, tout le plus sombre
- Et dans le cœur plus retranché,
- En est à l’instant déniché.
- Il avait guéri ma Migraine,
- Et la Traîtresse, l’Inhumaine,
- Par Stratagème m’a repris :
- Mais, en reprenant de son Ris
- Encore une petite Dose,
- Je ne crois vraiment pas qu’elle ose
- Se reposter dans mon Cerveau.
- Or, ce MEDICUS tout nouveau
- Et de Vertu si singulière
- Est le propre MONSIEUR MOLIÈRE,
- Qui fait, sans aucun contredit,
- Tout ce que ci-dessus j’ai dit,
- Dans son MÉDECIN FAIT PAR FORCE,
- Qui pour rire chacun amorce ;
- Et tels Médecins valent bien
- Par ma foi ceux... je ne dis rien.
(Texte saisi par David Chataignier à partir du Tome II (juillet 1666-décembre 1667) de l'édition du Bon Nathan-James-Edouard de Rothschild et de Émile Picot, 1881-1883, Paris, D. Morgand et C. Fatout éditeurs).
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