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Ressouvenez-vous bien


"De cet exemple-ci ressouvenez-vous bien,
Et quand vous verriez tout, ne croyez jamais rien."
Le Cocu imaginaire, scène dernière (v. 656-657)

Avant Le Cocu imaginaire, l'adresse au public destinée à clore le spectacle est attestée, à l'époque moderne, dans certains textes imprimés de la commedia dell'arte.

Dans Il postumio de Flaminio Scala (Lyon, Roussin, 1601), Travaglione propose aux spectateurs de les inviter au banquet de mariage; Frontino, plus mesuré, se contente de lancer au public : "signifiez-nous votre joie, si la comédie vous a plu" (p. 128 [nous traduisons]).

Le procédé, à la suite de Molière, est repris dans les "petites comédies" que les troupes rivales proposeront dès 1660. Ainsi, par exemple, La Feinte Mort de Jodelet (achevée d'imprimer le 23 novembre 1660) de Brécourt :

Cependant si quelqu'un de vous voulait mourir
Qu'il s'en vienne chez nous, on y meurt de plaisir.
Nous chassons les accès de la mélancolie.
On a toujours la farce après la comédie :
Vous le verrez demain, environ sur le soir.
Mais ne me croyez pas, Messieurs, venez-y-voir !
(éd. C. Mazouer, Farces du Grand Siècle, Le Livre de poche, 1992, p. 269)

L'Ecole des cocus (1661) de Dorimond :

Allez dire aux maris des champs et de la ville
Que la précaution leur est chose inutile.
(p. 42)

La Femme industrieuse (1661) de Dorimond encore :

Ne soyez plus jaloux de peur d'être repris
Et de trouver chez vous de semblables esprits.
(p. 32).




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