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Rarement passent pour gens de bien


"Il s'est fait un grand vol; par qui, l'on en sait rien;
Eux autres rarement passent pour gens de bien."
L'Etourdi, IV, 7 (v. 1665-1666)

La réputation de voleurs des Egyptiens était universelle.

Elle est affirmée, par exemple, dans les premières lignes de deux nouvelles prenant pour sujet des héros tirés de cette "nation" :

Parece que los gitanos y gitanas solamente nacieron en el mundo para ser ladrones: nacen de padres ladrones, críanse con ladrones, estudian para ladrones y, finalmente, salen con ser ladrones corrientes y molientes a todo ruedo; y la gana del hurtar y el hurtar son en ellos como acidentes inseparables, que no se quitan sino con la muerte.
(p. 1)
(Il semble que les Egyptiens et les Egyptiennes ne sont nés au monde que pour être des larrons : Ils naissent de pères qui sont des larrons : Ils sont nourris parmi des larrons : Ils étudient pour être des larrons ; Et sortent enfin de leur école si grands larrons, qu'ils ne font point de conscience d'en prendre sur l'autel : Car l'envie de dérober, et les larcins mêmes, sont en eux comme des accidents inséparables, de qui l'on ne peut se défaire que par la mort.
Les Nouvelles de Miguel de Cervantes, traduction François de Rosset [1614-1615], Paris, François Mauger,1665, p.1-2)

C'est une chose aussi rare de trouver de l'innocence parmi la malice de ces coureurs qui vont par le monde sous le nom d'Egyptiens que de rencontrer un cygne noir ou un corbeau blanc. Ils sont tellement nourris dans la magie et dans le larcin qu'aussitôt qu'on les voit chacun pense à conserver ce qu'il a et à éviter les traits de leurs mains souples et ravissantes.
(p. 85)




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