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Rôti, bouilli


"Il vous ordonne sans doute de manger force rôti? - Non, rien que du bouilli- Eh oui, rôti, bouilli, même chose. "
Le Malade imaginaire, II, 6

Les contradictions entre médecins à propos des régimes alimentaires avaient fait l'objet d'un commentaire de Montaigne dans l'essai III, 13 ("De l'expérience") :

L'art de médecine n'est pas si resolu, que nous soyons sans autorité, quoi que nous fassions. Il change selon les climats, et selon les Lunes, selon Fernel et selon l'Escale. Si votre médecin ne trouve bon, que vous dormiez, que vous usiez de vin, ou de telle viande: ne vous chaille: je vous en trouverai un autre qui ne sera pas de son avis.
(éd. C. Journel, Paris, 1659, p. 552.)

L'opposition entre rôti et bouilli constituait un exemple classique d'antinomie dans l'imaginaire des contemporains de Molière.

Ainsi, dans L'Espadon satyrique du sieur Desternod :

O constante inconstante, ô légère Fortune,
[...]
Qui changes quelquefois les bonnets d'Arlequin
Aux couronnes des rois, et les rois en coquins,
Les marottes en sceptres, en tripes les andouilles
[...]
Le rôti en bouilli, une fille en garçon,
Le coutre en bon castor, et la buse au faucon.
(1622, 3e édition, p. 17-18)

(indication aimablement fournie par Simone de Reyff)




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