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Quelque moineau qu'il a pris fraîchement


"Il tient quelque moineau qu’il a pris fraîchement,
Et voilà ses amours et son attachement."
Mélicerte, I, 4 (v. 227-228)

La situation dans laquelle deux bergères sont amoureuses d’un jeune berger qui n’aime que son moineau avait été développée dans Corine ou le silence d’Alexandre Hardy (1626) :

[…]

CALISTE.
Vous m’amusez d’un importun discours,
Et cependant il s’enfuira toujours.

MÉLITE.
Qui s’enfuira ?

CALISTE.
Mon Passereau que j’aime
Plus mille fois (je pense) que moi-même.

CORINE.
Pour un perdu je t’en redonne deux.

CALISTE.
Autre pourtant que le mien je ne veux,
Le plus privé, le plus beau qui se voie,
Dessus mon doigt il becquette la proie,
D’une cerise il fera trois repas,
Et l’appelant me suivra pas à pas.

MÉLITE.
Tu lui fais part des baisers de ta bouche ?

CALISTE.
Le plus souvent avec moi je le couche.

CORINE.
Sans redouter que Nature et l’Amour
De tes forfaits te punissent un jour ?

CALISTE.
Je ne crains rien que le perdre,
(I, 2, Théâtre d’Alexandre Hardy, t. III, 1626, p. 476-477)




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