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Quelle joie ce peut être


" J'ai découvert sous main, qu'elles ne sont pas fort accommodées, et que leur discrète conduite a de la peine à étendre à tous leurs besoins le bien qu'elles peuvent avoir. Figurez-vous, ma sœur, quelle joie ce peut être, que de relever la fortune d'une personne que l'on aime; que de donner adroitement quelques petits secours aux modestes nécessités d'une vertueuse famille [...]"
L'Avare, I, 2

L'idée de la volupté de l'aumône sera décrite dans deux sermons du Père Claude de La Colombière (1641-1682) :


(1)

Je dis d'abord que, quand l'aumône ne vous rapporterait point d'autre fruit que le plaisir qu'on goûte à faire du bien, c'en serait assez pour nous faire aimer cet exercice de la charité chrétienne.
[...]
Combien de merveilles de cette nature ne ferait pas une personne riche et charitable qui, surtout dans les temps de disette, entrerait dans le détail des besoins au moins des pauvres dont elle est comme environnée, qui enverrait tantôt des vivres, tantôt un lit, aujourd'hui un habit, une autre fois de l'argent à des malheureux dont la nécessité lui serait connue? [...]
Or quel plaisir d'entrer dans une maison comme un ange de paix, et de la laisser dans l'allégresse et les actions de grâces, après l'avoir trouvée dans le deuil et dans la désolation ! quel plaisir d'aller semer ainsi la joie dans les coeurs, répandre partout le calme et la sérénité, changer le sort des hommes, faire des heureux, opérer des miracles !
(Collection intégrale et universelle des orateurs sacrés publiés par l'abbé Migne, 1844-1866, t. ?, p. 1325)

(2)

Que de miracles de cette nature ne ferait point une personne charitable ? de combien de merveilles ne deviendrait-elle point l'instrument, si elle envoyait quelque soulagement, tantôt à ce pauvre accablé par la maladie, tantôt à cette famille qu'elle sait être dans la misère ? [...] Quelle douce satisfaction que d'entrer dans une maison comme un ange de paix, et de la laisser dans la joie et dans les actions de grâces, après l'avoir vue dans les larmes et dans la dernière désolation ! Quelle douceur dans l'âme de cette pauvre femme de se voir tout d'un coup quelques pièces de monnaie à la main, elle qui n'en touche presque jamais qu'elle ne les gagne à la sueur de son front !
(ibid., p. 1582)




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