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Quelle belle famille


"Oh que les voilà bien tous formés l'un pour l'autre!
Quelle belle famille! Un vieillard insensé,
Qui fait le dameret dans un corps tout cassé,
Une fille maîtresse, et coquette suprême,
Des valets impudents; non, la sagesse même,
N'en viendrait pas à bout, perdrait sens et raison,
À vouloir corriger une telle maison,"
L'Ecole des Maris, I, 2 (v. 252-258).

Ces considérations de Sganarelle, de même que les propos précédents d'Ariste sur l'éducation des enfants ("c'est l'honneur qui les doit tenir"), trouvent leur origine dans un passage des Adelphes de Térence :

Hancin vitam ! hoscin mores! hance dementiam !
Uxor sine dote veniet; intus psaltria est;
Domus sumptuosa; adulescens luxu perditus ;
Senex delirans. Ipsa si cupiat Salus,
Servare non potest hanc familiam.
(IV, 7, v. 757-761)

Une vie comme cela ! des moeurs dépravées ! une folie enragée ! une femme qui n'a rien qui vient dans notre famille ! une bateleuse chez lui ! une maison de dépense et de désordre ! un jeune homme perdu et toutes sortes de débauches ! un vieillard fou ! La Déesse même du Salut ne pourrait conserver cette maison, quand elle en aurait conçu le dessein.
(Comédies de Térence traduites en français, Paris, Veuve Durand, 1647)




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