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Quatre médecins


"Que voulez-vous donc faire, Monsieur, de quatre médecins ? N'est-ce pas assez d'un pour tuer une personne ?
L'Amour médecin, II, 1

Une consultation conflictuelle de quatre médecins avait été menée auprès de Mazarin mourant. Une lettre de Guy Patin témoigne de cet événement frappant pour les contemporains (1).

Le nombre de quatre est aussi utilisé pour stigmatiser l'excès de médecins dans une épigramme de d'Aceilly, publiée en 1671 (2).

Dans une histoire enchâssée du Palais d'Angélie (1622) de Charles Sorel, quatre médecins sont convoqués au chevet d'une jeune fille plongée dans une profonde mélancolie (3).


(1)

Hier à deux heures dans le bois de Vincennes, quatre de ses médecins, savoir Guénaut, Valot, Brayer et Béda des Fougerais alterquaient ensemble et ne s'accordaient pas de l'espèce de maladie dont le malade mourait : Brayer dit que la rate est gâtée, Guénaut dit que c'est le foie, Valot dit que c'est le poumon et qu'il y a de l'eau dans la poitrine, des Fougerais dit que c'est un abcès du mésentère, et qu'il a vidé du pus, qu'il en a vu dans les selles, et en ce cas-là il a vu ce que pas un des autres n'a vu. Ne voilà pas d'habiles gens ! Ce sont les fourberies ordinaires des empiriques et des médecins de cour qu'on fait suppléer à l'ignorance. Cependant voilà où sont réduits la plupart des princes.
(Lettre du 7 mars 1661, éd. J. H. Reveillé-Parise, 1846, t. III, p. 338-339)

(2)

L'EXCES DE MEDECINS NUISIBLE
A Gillet

Votre précieuse personne
A quatre médecins aujourd'hui s'abandonne,
Et suit aveuglément leur sentiment vénal;
Gillet, mon amitié veut que je vous le die,
Quatre médecins sont un mal
Plus grand que votre maladie.
(Nouveau recueil de diverses poésies du Chevalier d'Aceilly, 1671, p. 131) (source : G. J. Witkowski, Le Mal qu'on a dit des médecins, 1885, t. II, p. 114)

(3)

Au même temps, quatre médecins sont venus, qui ont fait une consultation, et d’un commun avis ont assuré Theliaste, que sa fille n’a point la fièvre chaude, mais une pure folie, à la guérison de laquelle tous les remèdes humains sont inutiles. Ils ont fondé une partie de ce jugement sur ce qu’il leur avait dit, qu’elle a toujours eu un esprit vif, une forte imagination à lire toute sorte de livres, et apprendre toute sorte de sciences. Comme de fait, selon mon faible entendement, j’estime qu’ils ont bien pensé pour des hommes qui ne savent pas la principale cause de la maladie.
(Le Palais d'Angélie, Paris, T. du Bray, 1622, p. 444)




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