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Qu'aux discours des muguets elle ferme l'oreille


"Qu'aux discours des muguets elle ferme l'oreille,
Et ne sorte jamais sans avoir qui la veille".
L'Ecole des Maris, I, 2 (v.123-124)

Le caractère pernicieux des "galants", pour une femme mariée, est exposé dans Le Portrait de la coquette, ou la Lettre d’Aristandre à Timagène (1659) (1).

La littérature morale recommande également aux femmes de ne pas écouter les discours des hommes. C'est le cas

La plus petite attention aux discours des jeunes gens serait en effet pour une jeune femme le début du péché, parce qu'elle trahirait "un secret plaisir de s'en ouïr conter".


(1)

La source d’un […] mauvais ménage vient de l’orgueil de la Coquette, qui se voyant adorée de plusieurs Galants, d’une naissance et d’une qualité relevée, conçoit une forte opinion de son mérite, qui lui fait regarder son mari comme un homme indigne de la posséder : cette pensée qui s’établit peu à peu dans son esprit, fait qu’elle ne lui accorde plus que les choses qu’elle ne lui peut refuser sans s’éloigner de son devoir, et qu’elle ne permet qu’avec chagrin, qu’il vienne prendre avec empire ce que tant de gens de mérite désirent avec ardeur, sans l’oser bien souvent demander : Ce qui la rend ordinairement si insupportable à son mari, que l’on en vient à tout moment à de grandes querelles, et quelquefois à un divorce déclaré.
Son cœur est agité des mêmes passions, mais elles ne s’y abandonnent pas entièrement : elles veulent conserver leurs Galants, mais elles veulent aussi ménager leurs maris ; et quoiqu’elles aient dans le fond du cœur beaucoup de mépris pour eux, l’appréhension qu’elles ont que l’on ne vienne à pénétrer dans la source de leur mésintelligence, les oblige de bien vivre avec eux en apparence ; mais elles ont beau travailler à se garantir des langues médisantes, les peines qu’elles se donnent sont inutiles.
(Le Portrait de la coquette, ou la Lettre d’Aristandre à Timagène, Paris, Sercy, 1659, p. 102-104)

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(2)

Donnons donc aux femmes la Pudeur, comme une gouvernante fidèle, qui leur mettra le compas sur la bouche pour mesurer toutes leurs paroles : qui attachera des serrures à leurs oreilles pour les fermer aux cajoleries, et aux entretiens trop libertins (lire la suite...)
(Jean Cordier, La Famille sainte, éd. de 1662, p. 232)

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(3)

Jettez les yeux sur tout ce qui peut donner quelque prétexte à votre mari, ne permettez jamais aucune familiarité bien qu’innocente, toutes sortes de caresses sont périlleuses, et peuvent donner de justes craintes, que d’une petite étincelle ne sorte une grande incendie.
Modérez la somptuosité de vos habits, si vous en paraissez moins vaine, vous en paraîtrez plus chaste et vertueuse.
Enfin, vous devez user de quelque contrainte dans votre conduite, [ …] si vous ne voulez rien céder de vos droits, non plus que de vos divertissements qui choquent, vous vous jetez dans un péril évident, d’égaler votre misère à la durée de votre vie.
(Le Saint Mariage, ou Instructions chrétiennes, qui apprennent aux personnes mariées à vivre saintement et heureusement dans cet état, par un Religieux de l’Ordre de Saint François, Paris, Pierre de Bats, 1682, p. 101-102).




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