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Prier le Ciel tout le jour


"Quelle est ton occupation parmi ces arbres? - De prier le Ciel tout le jour pour la prospérité des gens de bien qui me donnent quelque chose.".
Don Juan ou le Festin de pierre, III, 2

Les ordres mendiants, occupés à prier le ciel tout le jour pour la prospérité des gens de bien qui leur donnent quelque chose, seront expressément mis en cause dans le "Discours de M. Talon, avocat du roi, sur la réformation des ordres religieux, prononcé au parlement le 4 avril 1667" (reproduit dans le recueil Les Libertés de l'Église gallicane, 1771) :

C'est principalement dans l'ordre des mendiants que le relâchement est le plus grand et la réformation la plus nécessaire, et que les principales causes de leur déchéance est leur nombre excessif, qui les rend à charge à eux-mêmes, à l'Eglise et à l'Etat.
(t. I, p. 576)

Colbert avait formulé la même idée dans une lettre au roi du 15 mai 1665, déplorant

le trop grand nombre de prêtres, moines et religieuses. Et ces deux derniers non seulement se soulagent du travail qui irait au bien commun, mais même privent le public de tous les enfants qu'ils pourraient produire pour servir aux fonctions nécessaires et utiles.
(Lettres, instructions et mémoires de Colbert, 1861, p. 10).

La consultation qu'il avait lancée en septembre 1665 produisit plusieurs avis concordants dans la dénonciation de l'inutilité des ordres religieux (les mémoires rédigés à cette occasion par divers conseillers d'état sont partiellement cités dans , E. Esmonin"L'anticléricalisme sous Louis XVI", Etudes sur la France des XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, PUF, 1964, p. 369-370).




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