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Pourquoi ne m'aimer pas


"Pourquoi ne m'aimer pas, Madame l'impudente ?"
L'Ecole des femmes, V, 4 (v. 1533)

L'idée selon laquelle le service de l'amant appelle naturellement la réciprocité amoureuse était un point de discussion de la casuistique amoureuse des salons.

On la retrouve formulée, par exemple, dans une conversation de la Clélie (1654-1660) des Scudéry (1).

La question de savoir si l'on peut exiger de quelqu'un qu'il nous aime est l'une des questions d'amour du recueil de Charles Jaulnay (2).


(1)

la plus grande injustice qu'on puisse faire à un honnête homme amoureux et constant en amour est de ne répondre point à sa passion [...]quand un homme est assez heureux pour persuader son amour à la personne qu'il adore, si cette femme n'aime pas, c'est qu'elle n'estime guère l'amant dont elle connaît la passion, ou qu'elle a aversion pour lui, ou qu'elle aime ailleurs [...] de quelque façon que la chose soit, un amant généreux qui a aimé longtemps sans être aimé doit haïr et mépriser celle qui a opiniâtrement résisté à son affection, puisqu'il est certain que l'ingratitude est le crime capital en amour.
(II, 2, p. 834-835)

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(2)

Qu'est-ce que signifient ces paroles, "je vous prie de m'aimer et de m'être fidèle" ?
- Elles demandent deux choses qui ne dépendent nullement de nous, l'amour vient d'inclination et la fidélité de la durée du goût, qui n'est pas en notre pouvoir.
(Questions d'amour ou conversations galantes dédiées aux belles, 1671, p. 12)




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