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Pour vous régaler


"- Quel lieu voulez-vous donc, Madame, que mon amour choisisse pour vous régaler, puisque pour fuir l'éclat, vous ne voulez ni votre maison, ni la mienne? (...) - Enfin j'en reviens toujours là. Les dépenses que je vous vois faire pour moi, m'inquiètent par deux raisons; l'une, qu'elles m'engagent plus que je ne voudrais; et l'autre, que je suis sûre, sans vous déplaire, que vous ne les faites point, que vous ne vous incommodiez; et je ne veux point cela. - Ah, Madame, ce sont des bagatelles, et ce n'est pas par là..."
Le Bourgeois gentilhomme, III, 15

Le subterfuge qui consiste à faire faire par autrui une grande dépense et à laisser croire qu'on en est l'auteur avait déjà été proposé, sur le mode comique, par Charles Sorel dans "Les Lois de la galanterie" :

VI.
Il y a une adresse fort louable pour ceux qui ne sont pas capables de faire d’eux-mêmes tout ce qu’ils désireraient, C’est de se joindre de compagnie à ceux qui ont de quoi faire une grande dépense, et de les y engager insensiblement, mais d’une telle sorte, que l’on croit que ce soit eux qui la fassent. Ainsi quelques-uns donneront des inventions de Ballet, et feront faire quelques parties à leurs associés dont ils auront l’honneur, pour ce qu’ils s’entremettront de tout, et que les autres ne seront pas assez hardis pour aller publier que c’est leur bourse qui fournit à l’appointement.
(éd. de 1658, § VI).




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