Content-Type: text/html; charset=UTF-8
Pour venir au fait
- "Or. Mon-si-eur. pour. ve-nir. au. fait. je. trou-ve. que. vo-tre. fil-le. a. une. ma-la-die. chro-ni-que. et. qu'el-le. peut. pé-ri-cli-ter. si. on. ne. lui. don-ne. du. se-cours. d'au-tant. que. les. symp-tô-mes. qu'el-le. a. sont. in-di-ca-tifs. d'u-ne. va-peur. fu-li-gi-neu-se. et. mor-di-can-te. qui. lui. pi-co-te. les. mem-bra-nes. du. cer-veau. Or. cet-te. va-peur. que. nous. nom-mons. en. grec. at-mos. est. cau-sée. par. des. hu-meurs. pu-tri-des. te-na-ces. et. con-glu-ti-neu-ses. qui. sont. con-te-nues. dans. le. bas. ven-tre.- Et comme ces humeurs ont été là engendrées, par une longue succession de temps; elles s'y sont recuites, et ont acquis cette malignité, qui fume vers la région du cerveau."
- L'Amour médecin, III, 5
Un effet comique était tiré du diagnostic posé en termes de spécialité
- dans la satire "Le Médecin pédant" de Furetière (Poésies diverses, 1655) (1)
- dans "Le Trio de la médecine" (1653) de l'abbé d'Aubignac (2)
(1)
- Je vois à votre joue ainsi haute en couleur
- Que votre fièvre vient d'intestine chaleur,
- Qui peut avec le temps se tourner en quartaine;
- C'est pourquoi secetur ce soir la médiane,
- Qu'on prépare un clystère avec catholicon,
- Violiers, melilot, mauves, taraxacon,
- Et puis recipiat demain au crépuscule,
- De casse drachmes huit, en bolus ou pilule.
- (p. 5)
(2)
- Oyez de son mal l’origine,
- Et quelle en est la Médecine.
- Trois symptômes présagieux
- Me font remarquer en ces yeux
- Que l’importune Diarrhée,
- D’un pituite effarée
- Que répand la pia mater,
- Tourmente la pauvre frater
- Par un orageux précipice
- Qu’elle fait dessus l’orifice
- De l’estomac endommagé ;
- Et puis si tôt qu’il a mangé,
- Il se fait dans le cerebelle [sic.]
- Un grand chaos d’humeur nouvelle,
- Qui par l’évaporation
- Y porte la concoction,
- Dont la vapeur phlegmatisée
- N’est qu’une maligne rosée
- Qui trouble l’opération
- De la chilification,
- Et qui donne dans les viscères
- À la Nature trop d’affaires,
- Pour séparer le mou du dur,
- Et le pur d’avecque l’impur.
- Ainsi la puissance Hépatique
- Fait la substance arinatique,
- Portant jusqu’au sept tegrements [sic.]
- Pour un bon suc des excréments ;
- Et de là vient sa maladie,
- À laquelle, quoi que l’on die,
- L’art d’un raffiné Médecin
- Peut donner bientôt quelque fin :
- Il ne faut qu’user d’un drogue,
- Ou chalagogue, ou mélangogue,
- La pantagogue est bonne encor,
- Et le sirop du Roi Sapor ;
- On pourrait prendre chypomane
- Infusé dans l’eau de pas-d’âne,
- Ou le bézoard du Pérou.
Sommaire | Index | Accès rédacteurs