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Pleins d'un ridicule
- "Gens qui de leur savoir paraissent toujours ivres [...]
- Et pleins d'un ridicule, et d'une impertinence
- À décrier partout l'esprit et la science."
- Les Femmes savantes, IV, 3 (v. 1376-1381)
Dans son Epître chagrine à Mlle de Scudéry (1660), Paul Scarron s'était livré à une condamnation radicale des pédants :
- Je m'expose au danger de m'attirer à dos
- La haine des pédants, envieux animaux,
- J'entends de ces esprits que Montaigne déteste,
- Que les honnêtes gens fuient plus que la peste,
- Misanthropes, chagrins, lâches, présomptueux,
- Contestants, aheurtés, fourbes, malicieux,
- Ennemis du mérite et lui faisant la guerre,
- Et qu'on doit mettre au rang des malheurs de la terre,
- Sachant que ce qu'ils font avec beaucoup d'effort,
- Dès sa naissance est faible et proche de la mort,
- Ils ne peuvent souffrir tout ce que font les autres ;
- Censurent les beaux vers, pour ne parler des nôtres,
- Et bien que leur critique ait souvent peu d'effet,
- Leur orgueil de pédant n'est pas moins satisfait.
- Tout ce qu'ils ont d'acquis les gâte davantage ;
- Leur mémoire indigeste en fait mauvais usage;
- Tout ce qu'elle reçoit devient un pot pourri,
- Et leur esprit en est plus enflé que nourri.
- (p. 6-7)
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