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Petit serpent
- "Petit serpent que j'ai réchauffé dans mon sein,
- Et qui dès qu'il se sent, par une humeur ingrate,
- Cherche à faire du mal à celui qui le flatte.
- [...]
- Puisque en raisonnement votre esprit se consomme,
- La belle raisonneuse, est-ce qu'un si long temps
- Je vous aurai pour lui nourrie à mes dépens? [...]
- Me rendra-t-il, coquine, avec tout son pouvoir
- Les obligations que vous pouvez m'avoir? [...]
- - N'est-ce rien que les soins d'élever votre enfance?"
- L'Ecole des femmes, V, 4 (v. 1503-1553)
Les propos d'Arnolphe contiennent certains éléments d'une tirade classique du Pantalone de la commedia dell'arte, également mise à contribution à la scène IV, 5 de L'Avare ("je te donne ma malédiction").
Cette tirade, dénommée "maledizione al figlio", comprend un passage obligé, dansl lequel le vecchio adresse à son fils dévoyé des reproches d'ingratitude.
Elle est reproduite dans le manuel d'Andrea Perrucci (Dell'arte rappresentativa premeditata ed all'improviso, 1699):
- Maledizione al figlio
- O fio (quasi ho dito d'un becazo cornuo) de sta maniera me paghi l'esser che t'ho dao ? le note, che per ti no ho dormio ? i bezi, che per ti ho spesi ? i travaggi che per ti ho soportao ? co sta ingratitudine se paga un pare, che per ti tanto ha fato ? M'ho destilao en bruo per darti il primo eser; me son masenao en farina per darte i alimenti [...] e ti como vipera crudel lazeri le viscere de chi t'ha inzenerao ?
- (éd. A. G. Bragaglia, Firenze, Sansoni, 1961, p. 197)
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