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Pas d'autres remèdes


"Ma foi, ma foi, vous ne pouviez pas vous adresser à un médecin plus habile; c'est un homme qui sait la médecine à fond, comme je sais ma croix de par Dieu ; et qui, quand on devrait crever, ne démordrait pas d'un iota des règles des anciens. [...] pour tout l'or du monde, il ne voudrait pas avoir guéri une personne avec d'autres remèdes que ceux que la Faculté permet."
Monsieur de Pourceaugnac, I, 5

Un article des statuts de la faculté de médecine de Paris décrète effectivement que les médicaments prescrits doivent être agréés par un responsable officiel :

Art. XXI.

Remediorum tum consortantium, tum alterantium, tum purgatum tam internorum quam externorum Formulae, praescribentium Chirographis obsignentur, anno et die adscriptis, juxta Senatusconsultum die duodecimo Septembris, anno millesimo quingentesimo nonagesimo octavo latum.
Appendix ad reformationem facultatis medicinae", "Statuta facultatis medicinae exerpta ex libro legum et statutorum Academiae et Universitatis parisiensis » 1602, in Statuts de la faculté de médecine en l’université de Paris, avec les pièces justificatives de ses privilèges et de ses droits et soumissions à elle dus par les apothicaires et chirurgiens, Paris, 1672, p. 40)

Le dogmatisme des médecins était condamné par La Mothe le Vayer dans sa Prose chagrine (1661) :

Je ne puis sans chagrin voir des gens d'une profession que j'estime autant que je fais la médecine, quitter le bon parti dans de telles rencontres, pour suivre celui d'une vanité dogmatique et magistrale, comme s'ils ne pouvaient jamais errer, et que leur art fût exempt de mécompte.
(II, 2, p. 329)

Aussi ne puis-je être sans chagrin, lorsqu'on veut magistralement qu'elle soit exempte de beaucoup d'erreurs et de bévues qui s'y commettent, de même qu'au reste des arts et des professions où les hommes s'appliquent. [...] Si, pour remarquer qu'ils ne sont pas tous d'une égale capacité, vous remarquez la plaisante réponse de celui d'entre eux qui, sur la demande qu'on lui fit pourquoi les tumeurs venaient plutôt aux aines qu'ailleurs, répondit que cela arrivait ainsi parce que c'était la coutume, au lieu d'en rire les premiers, ils deviennent inappointables.
(ibid., p. 337)




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